Vecteur de la modernité (apothéose de la fantasmagorie marchande dégagée par W. Benjamin dans son étude monumentale des «Passages» parisiens), puis de la postmodernité (comme le montra Thomas Frank dans l’incontournable The Conquest of Cool: Business Culture, Counterculture, and the Rise of Hip Consumerism), la publicité est désormais le dispositif le plus virulent de l’hypermodernité globalisée.
Bien que la revue Communications, porte-étendard des études transdisciplinaires françaises en parallèle aux premières cultstuds britanniques, consacra un numéro historique aux «mythes de la publicité» en 1971 (n. 17), l’analyse de la pub est longtemps restée cantonnée à l’opposition entre la déproblématisation des manuels didactiques produits par le secteur lui-même et les pamphlets de ses détracteurs qui, dans le sillage plus ou moins affirmé de l’école de Francfort, y voyaient une pure transformation du schéma de la propagande classique. Face à l’importance croissante de cet emblème omnivore et omniprésent qui informe tous les aspects de notre iconosphère néobaroque (O. Calabrese), cette réduction antithétique donne désormais l’impression de rater l’essentiel. Comme le montrent plusieurs études récentes (Nicolas Riou, 2001, Philippe Michel et Anne Thévenet-Abitbol, 2005, etc.) qui tentent de cerner la complexité du phénomène, la publicité est plus que jamais mutante et métaréfléxive, alliant stratégies de récupération et de détournement, transgression et normalisation au sein du paradigme tout-puissant de la «révolte consommée» (Joseph Heath, Andrew Potter).
Toutes les approches (trans)disciplinaires pour tenter de cerner ce pan toujours mouvant de notre iconosphère sont les bienvenues, autant en ce qui concerne les études de cas que les analyses d’ensemble, ainsi que les transcriptions de la logique publicitaire dans les autres champs de l’hypermodernité et, enfin, les réappropriations artistiques (littéraires, cinématographiques, arts plastiques, performance, etc.) qui sont faites par nos contemporains de la «culture pub» (Beigbeder, Kounen, les frères Chapman, etc.).
Les recherches faites sur la téléréalité se sont largement intéressées aux produits des chaînes américaines et françaises pour établir les définitions des différents genres qui composent ce type d’émission.
La notion moderne de culture populaire dans le champ des sciences humaines émerge de manière problématique au cours du XIXe siècle et sera le sujet d’une discussion centenaire, laquelle entraînera une indistinction progressive des notions de haute et basse culture.
CÉRÉALES KILLERS ou comment comprendre les secrets séculaires des symboles totémiques ornant les boîtes de ces si délicieuses céréales sucrées.
La suprématie du 2.0 fait en sorte que nous sommes tous les jours confrontés à une multitude d’images et de mots qui nous percutent sans que nous nous en rendions vraiment compte.