Quelles histoires peut-on raconter aujourd’hui aux gens qui ont déjà entendu cent fois ces mêmes histoires ? Inversement, pourquoi voulons-nous collectivement réécouter, en boucle, ces histoires ? Consciente d’elle-même d’amont en aval, la culture populaire est aujourd’hui entrée dans une phase néobaroque (Calabrese : 1987) vouée au jeu de la réflexivité, de la réitération et de la reprise. Entre réinitialisation et mise à jour, entre reboot et remake, entre hybride générique et métafiction, elle met en place de nombreuses stratégies afin de recycler les univers, personnages et motifs qui ont fait sa fortune depuis la fin du XIXe siècle.
Reprenant la notion de recyclage culturel avancée jadis par Claude Dionne, Silvestra Mariniello et Walter Moser (1996) dans la sphère de la haute culture, nous nous intéresserons à ses mutations spectaculaires et proliférantes dans le domaine de la culture pop où elle règne désormais sans partage. Cela grâce, entre autres, à l’hégémonie de la culture de la convergence qui en fait un moteur essentiel de son fonctionnement, des franchises multimillardaires aux « memes ».
Tous les aspects du recyclage pop-culturel (des figures, des thèmes et des motifs, des formes mais aussi des modalités diverses et changeantes de transtextualité et de transmédialité) seront les bienvenus dans ce dossier.
Landis choisit volontairement de tourner un film aux antipodes de 2001. Schlock est une comédie : l’histoire d’un singe préhistorique, interprété par Landis lui-même, un chaînon manquant ou « schlockthropus » qui tombe amoureux d’une jeune aveugle nommée Mindy (Eliza Garrett) et finit par terroriser une petite ville de Californie. Tout ici est saugrenu : depuis le présentateur télé venu montrer les cadavres qui jonchent le sol tout en proposant de récompenser le spectateur qui aura retrouvé le nombre de morts contenus dans des sacs plastique pour un « body count contest », jusqu’à l’incompétence comique des policiers, aux savants loufoques, à l’aveugle Mindy qui passe le plus clair du film à se cogner, ou encore aux jeux de mots et autres regards des acteurs en direction de la caméra. Dès le début du film, Landis renvoie au film de Kubrick par le biais d’un pas de côté comique
Le dragon «est omniprésent dans toutes les œuvres de J.R.R Tolkien à l’exception du Seigneur des Anneaux, affirme Vincent Ferré. Sa présence la plus marquée est dans le Hobbit, le seul récit du Légendaire où toute l’histoire est structurée autour du dragon Smaug» (Ferré: 142).
Cette année, le Musée canadien de l’histoire de Gatineau hébergea une exposition intitulée « De Pépinot à la Pat’ Patrouille : notre enfance télévisuelle » ayant pour objectif d’explorer les soixante-dix ans d’histoire des émissions de télévision pour enfants au Canada.
La série de Marc Cherry Desperate Housewives, diffusée entre 2004 et 2012, fait plonger les spectateurs dans le monde du fait divers, marqué par une irruption de l’extraordinaire dans l’ordinaire.
Calabrese, Omar. L’età neobarocca, Sagittari Laterza, 1987.
Dionne, Claude, Silvestra Mariniello et Walter Moser (éd.), Recyclages Économies de l’appropriation culturelle, Montréal, Éditions Balzac, 1996.