Comme toute forme d’expression artistique, la musique permet de stimuler l’imagination, de faire naître des tableaux dans l’esprit du public. Le heavy metal ne fait pas exception, bien que pour l’oreille inaccoutumée cela puisse sembler surprenant. Tandis que certains groupes s’orienteront davantage vers des textes revendicateurs, d’autres s’épanouiront dans la construction d’univers fantastiques. La frange scandinave du heavy metal se distingue ainsi par le fort imaginaire mythologique dont elle est empreinte. En Norvège, berceau du black metal, ce sont les thèmes du christianisme et du satanisme qui seront exploités, en guise de réaction à un cadre religieux très présent. D’un autre côté, le désir de réaffirmation nationale peut se manifester par la revalorisation des mythes fondateurs. Par exemple, le métal dit « viking » glorifie l’univers des sagas nordiques et dépeint une fresque fantasmée et épique de l’ère viking. Pareillement, le power metal finlandais fait grandement appel aux récits du Kalevala, recueil des poèmes mythologiques de Finlande. Le produit en ressortant en est un mettant de l’avant les mythes nationaux, dépeignant un portrait idéalisé de la vie des conquérants et autres héros mythiques. Dans les quelques exemples suivants, nous verront comment les groupes de heavy metal nordiques développent un imaginaire du Nord et un sentiment d’appartenance national en réactualisant les différentes mythologies nordiques.
En premier lieu vient le black metal et sa critique du christianisme. Le black metal se distingue par un son très lourd et brut, ainsi que par la persona des artistes qui tend à prendre le dessus sur l’identité même de ceux-ci. La plupart des groupes arboreront le corpse paint, afin de se rapprocher d’une apparence cadavérique ou démoniaque. Ils adopteront aussi souvent des pseudonymes de scène. Les plus puristes tendront à ne faire qu’un avec cette nouvelle identité, tandis que seront pointés du doigt les artistes plus « laxistes ».
Le black metal se développe en Norvège, comme un retour de balancier face à une forte présence religieuse dans la société. Les textes y sont empreints d’une iconographie chrétienne, mais surtout sataniste. C’est un style cherchant à provoquer et à choquer qui est dérivé du thrash metal britannique. On aura vu des groupes comme Black Sabbath ou encore Metallica exploser en popularité et la variation norvégienne du genre prendra la forme d’une contestation du cadre en place, tout en en reprenant les codes. (Patterson : 131) En effet, la provocation et le refus d’une dominance religieuse passe ici par l’action très chrétienne de reconnaissance du Diable, pour pouvoir se verser dans le satanisme. Ainsi, les textes feront appel à une multitude d’images renvoyant vers le culte de Satan.
Parmi les nombreux symboles iconographiques du diable, la chèvre en est un des plus courants. Bernard Špoljarić explique dans son article le rapprochement dans les arts entre la chèvre et le dieu Pan, qui sert ensuite de figure multiforme :
The mythical motif of the goat-like god Pan is a motif relating to both the outside world and the psyche: it expresses many things: divinity, humanity, nature, animalism, horror, psychosis, sexuality, countermovement and contrast as well as the cultivation of the individual and the community in the arts of dance and music. (Špoljarić : 87)
Illustré par la chèvre, Pan représente donc ici l’incarnation du chaos, du dérangement, du retour à un état de nature. Pan, bien que n’étant pas une divinité infernale, possède des attributs que la chrétienté aura donné plus tard au diable, notamment des cornes au front. Il est le protecteur des bergers mais aussi de la nature sauvage, indomptée. D’un point de vue chrétien, le dieu grec représente de nombreux traits à punir, et par extension, la chèvre devient l’émissaire des comportements réprimandables. Son utilisation dans l’esthétique du black metal est alors tout indiquée pour venir promouvoir un renversement. L’iconographie et les référents esthétiques du christianisme sont donc intrinsèquement liés à ce style musical.
À titre d’exemple, je m’attarderai sur le premier album du groupe Mayhem, De Mysteriis Dom Sathanas (Mayhem, 1994) et sa chanson éponyme. La sortie de leur premier opus fut retardée par le décès de deux des membres du groupe, à savoir le suicide du premier chanteur, Per Yngve « Pelle » Ohlin, en 1991 et le meurtre du guitariste, Øystein « Euronymous » Aarseth, en 1993, ce qui ajouta à la mythologie du groupe et le consacrera comme pierre angulaire du genre.
Ce titre, traduit grossièrement, signifie « À propos des mystères du seigneur Satan ». Cette chanson met en scène une messe noire au cours de laquelle est invoqué le diable. Le texte est parsemé de vers en latin approximatif, donnant une impression d’invocation. D’ailleurs, la performance suit le texte en chantant sur un ton rauque et monotone les vers, mais en psalmodiant les passages latins à la manière d’un office religieux. L’usage du latin est ici purement symbolique, pour donner une aura de mystère autour des incantations, et les erreurs de compositions ne poseront pas d’obstacles pour l’analyse. Il serait possible d’ajouter qu’en rendant le texte encore plus cryptique, l’objectif de créer un texte aux sonorités menaçantes mais néanmoins mystérieux est d’autant plus atteint. Sont donc présents pour ce rituel des fidèles en toge noire, portant l’eau impie [1] et menant la chèvre sacrificielle sur l’autel, comme tout autant de rappels des figures sataniques visant à choquer le public ou à rallier des adeptes en quête de révolte.
D’un autre registre parce que plus récent et considéré comme résolument « pop », mais s’encrant ouvertement dans l’esthétique du black metal, le groupe suédois Ghost est un incontournable. Ce groupe imite ainsi les figures de l’Église catholique romaine en troquant la Sainte-Trinité pour Satan et ses suppôts. Les membres de cette formation gardent l’anonymat derrière leur persona d’artiste, avec entre autres la tête d’affiche qu’est Papa Emeritus. Le chanteur, qui a changé à quelques reprises, incarne donc un personnage papal sataniste. En tout, quatre chanteurs se seront passé le flambeau, sous les pseudonymes de Papa Emeritus I, Papa Emeritus II, etc. Le titre de leader est éventuellement passé au nom du Cardinal Copia, subordonné et apprenti du pape. L’iconographie indissociable du christianisme que développe Ghost vient dans une continuité directe de contestation de l’institution religieuse. Comme les groupes originels de black metal norvégiens, Ghost vient critiquer l’emprise qu’a eu la religion sur la société scandinave en en récupérant les codes.
Par exemple, la chanson Kiss the Go-Goat (Ghost, 2017) propose le culte de Lucifer comme douce alternative à la perversion de certains prêtres catholiques. La chanson illustre la possibilité d’un échange réciproque: « It ain’t always what it seems when you cling onto a dream/It ain’t always there to please you/But he’s the guy you wanna do and you know that it takes two/Luckily he wants to do you too/Satan, Lucifer/Osculum obscenum ». (Ghost, 2017) Le rêve évoqué est celui de la possibilité d’une rédemption, mais qui finalement devient simplement une absolution par le diable. La relation avec Satan proposée ici vient en réaction avec l’historique autorité paternelle exercée par l’Église : « You’ve been daddied by all the dudes that were not dad/And all those dads never gave you the things that you should’ve had ». (Ghost, 2017) On observera d’ailleurs encore l’emploi du latin pour redonner un aspect lithurgique avec « Osculum obscenum », qui désigne le « baiser obscène », un anulingus fait au Démon, rite supposément observé par les sorcières lors de leur Sabbat. (Durrant : 40) Enfin, l’image de la chèvre, évoqué plus haut, est ici employé à répétition pour illustrer une dimension bestiale, un « état de nature » mais aussi une forme de relâchement face à l’idée de rejeter le dogme classique au profit de Lucifer.
Ce groupe, bien que s’étant éloigné du genre, s’inscrit dans une tradition et une esthétique établie par les icônes du black metal comme Mayhem. Les mêmes thèmes y sont abordés, bien qu’avec un peu plus d’humour mais tout autant de théâtralité.
De l’autre côté du spectre, plutôt que de démoniser les référents culturels, d’autres genres visent davantage à romancer les mythes nationaux pour éveiller l’appartenance à un groupe. Ainsi, le style du métal viking s’inspire de l’Edda, recueil de la mythologie nordique rédigé au XIIIe siècle dans laquelle toute la cosmogonie viking est expliquée. Cela dit, la figure contemporaine du viking a été fortement influencée par la vision que Richard Wagner aura proposé avec l’Anneau du Nibelung. Cette œuvre est un cycle comportant une introduction suivie de trois journées, pour un total de quatre pièces d’opéra ayant une durée totale de plus de 15 heures. Cet opéra est directement inspiré de l’Edda ainsi que de la mythologie germanique, et met les bases de la vision populaire du viking. Le viking comme nous le concevons dans l’imaginaire collectif, grâce à Marvel Comics avec Thor, ou avec les nombreuses séries et jeux vidéo, découle de la production de Wagner, avec ses fantasmes et stéréotypes. Le casque à cornes comme l’idée du barbare imbattable au combat sont tout autant d’inventions produites d’un point de vue judéo-chrétien. Cette perception des vikings vient en partie du fait que les premiers écrits les concernant sont ceux de moines catholiques victimes de raids en Angleterre. Ceux-ci, déjà imprégnés des rencontres entre Romains et Germains lors de la Guerre des Gaules, auront rendu compte des vikings au meilleur de leurs connaissances. Cependant, l’histoire et l’archéologie révèleront plus tard qu’ils étaient bien loin de la réalité. L’imaginaire judéo-chrétien occidental, déjà touché par ces nouvelles figures mythiques, continuera néanmoins à alimenter l’image du viking comme celle d’un géant blond, envahisseur brutal et sanguinaire.
Le style du métal viking repose sur ces représentations, et des groupes comme Amon Amarth ancrent leur identité musicale dans cet univers. Par exemple, des chansons telles que « The Way of Vikings » dépeignent le peuple comme de véritables Spartiates du nord. Durs tant physiquement que de caractère, continuellement en train de s’entraîner au combat, les paroles en font des idéaux à atteindre en dépit de leur côté sombre. Ce genre de titres entraîne une forme d’euphorie autour d’un passé mythique glorieux. Le caractère nationaliste de l’utilisation de la figure du viking n’était d’ailleurs pas caché chez Wagner.
L’un des passages de l’Edda fréquemment repris est celui concernant le Ragnarök. Le Ragnarök, ou « Crépuscule des Dieux », est expliqué dans l’Edda comme une série de cataclysmes naturels : « Le soleil s’obscurcira,/La terre sombrera dans la mer,/Les étoiles resplendissantes/Disparaîtront du ciel./La fumée tourbillonnera,/Le feu rugira,/Les hautes flammes/Danseront jusqu’au ciel. » (Sturluson et al. : 99) À la suite de ces événements aura lieu une bataille divine entraînant le renouvellement du monde. Le groupe Amon Amarth, évoqué plus haut, reprend d’ailleurs ces événements dans Twilight of the Thunder God, chanson sur l’album du même titre. Le passage de l’arrivée glorieuse de Thor, dieu du tonnerre et de la foudre, y est relaté d’une façon très fidèle aux écrits de l’Edda. Ainsi, la version littéraire présente les vers suivants : « Arrive le fils d’Odin/Pour combattre le loup,/Vidar se met en route/Contre la bête féroce./ (…) Arrive le célèbre/Fils de Hlodyn,/Voué à la mort/Par l’infâme serpent./Tous les hommes délaisseront/Leur demeure terrestre/Quand avec fureur frappera/Le défenseur de Midgard. » (98-99) Parallèlement, la chanson d’Amon Amarth propose cette forme: « Vingtor rise to face/The snake with hammer high/At the edge of the world/Bolts of lightning fills the air/As Mjölner does its work/The dreadful serpent roars in pain/Thor! Oden’s son, protector of mankind/Ride to meet your fate, your destiny awaits/Thor! Hlödyn’s son, protector of mankind/Ride to meet your fate, Ragnarök awaits ». (Amon Amarth, 2008) On se voit donc face à un chant restant très proche de son matériau d’origine, remettant au goût du jour le récit mythologique. Comme l’a fait Richard Wagner dans son Götterdämmerung, dernier chapitre du cycle de Nibelung, Amon Amarth s’empare de l’imagerie nordique pour en faire ressortir l’aspect épique et provoquer l’entrain. L’engouement et la fierté exhalant de ces récits sont ici le vecteur d’un sentiment d’appartenance qui se crée à l’écoute de ces récits.
De la même façon que le métal de style viking reprend l’Edda, on retrouve en Finlande un tout autre bagage mythologique permettant aux groupes de faire naître ce sentiment.
L’un des genresque l’on retrouve en Finlande est le power metal. Celui-ci se caractérise par sa vitesse ainsi que l’importance accordée aux mélodies. Ce style se prête bien à un renouveau de la chanson épique, avec ses envolées lyriques. On le qualifiera facilement de « métal joyeux », bien loin d’évoquer des images plus sombres et brutales comme le black metal, par exemple. Le power metal finlandais, avec sa dimension lyrique, puise naturellement dans la tradition orale du pays en s’inspirant des mythes et légendes locales.
Le Kalevala représente le corpus mythologique de Finlande. Il s’agit d’un recueil des contes populaires collectés dans les campagnes dans la première moitié du XIXe siècle, et assemblés selon un fil conducteur continu. Ces contes prennent la forme d’une cinquantaine de chants et poèmes, issus de la tradition orale. Cet ouvrage constitue donc une véritable épopée mettant en scène nombre de personnages, tant humains que fantastiques ou divins, expliquant les origines du peuple. La figure du barde y est centrale, le personnage principal étant doué d’une grande éloquence et prenant parfois le rôle de narrateur.
Le groupe Ensiferum est un exemple de formation faisant appel aux figures du Kalevala dans l’écriture de ses textes. Par exemple, au fil de plusieurs albums se développe un triptyque au nom de Väinämöinen, héros du Kalevala. Väinämöinen est un « mage réputé, chanteur incomparable, inventeur du kantélé [et] a les faiblesses de l’homme et le savoir des dieux. » (Lönnrot : CXIV) Il est en partie responsable de la narration des récits sous forme de poèmes chantés.
La dernière chanson du triptyque, Cold Northland (Ensiferum, 2020), met donc en scène Väinämöinen, la figure du barde et de l’éloquence. Au travers de son discours, on se voit face à un tableau romançant le Nord comme terre ancestrale à défendre face à un Autre qui n’est pas nommé. Le narrateur expose ainsi son amertume à devoir quitter sa terre mais par rectitude souhaite la défendre et en appelle aux autres « fils du Nord » à faire de même. Väinämöinen, en vantant les beautés de la nature de sa terre natale, mettra en relation la rigueur du froid et la dimension luxuriante évoquée par les forêts et les lacs. Les deux aspects ont pour lui la même valeur et son Nord ne peut exister sans l’un ou l’autre. Ce rapport à la nature et la figure du « barbare » en adéquation avec son environnement sont, selon Thomas Mohnike, l’un des mythèmes entourant la romantisation de l’Europe du Nord. (Mohnike : 13) De plus, en revendiquant la neige et le froid, le narrateur participe à la construction identitaire des peuples nordiques. En effet, « [l]e froid définit pour les populations du Nord […] une partie de leur identité et de leur appartenance, dans un mélange complexe de fierté […] mais aussi de déprime ». (Borm et al. : 8) Cette chanson soulève d’une part les images d’une grandeur sinon déchue, du moins en péril, de contrées nordiques folklorisées, et d’autre part la rigueur qu’un tel territoire exige en en faisant l’apanage de ses habitants. Le parcours du narrateur est donc celui d’un héros qui doit rester valeureux pour ensuite retrouver ses racines. La réactualisation de mythes fondateurs se pose ici comme réaffirmation culturelle dans un contexte où le concept de nation perd en importance. Le Nord romancé peut alors servir de point d’ancrage commun.
Dans un même esprit, le groupe Korpiklaani puise aussi dans le corpus du Kalevala pour inspirer ses textes. L’imaginaire de la Finlande étant intimement lié à la forêt, occupant une vaste partie de son territoire, il n’est d’ailleurs pas surprenant de constater que le nom du groupe, une fois traduit, signifie « Clan des bois » [2].
En écho au titre étudié plus haut, la chanson At the Huts of the Underworld (Korpiklaani, 2020)reprend le sixième chant du Kalevala, relatant la vengeance de Joukahainen, antagoniste de Väinämöinen. Joukahainen, après avoir été défait par ce dernier lors d’une joute verbale magique, doit céder sa sœur en mariage au barde. Pour se venger, il tire une flèche enchantée sur Väinämöinen pour le faire plonger dans les eaux glaciales du nord, ouvrant sur le royaume des morts d’où émane tout le mal.
Dans la chanson, l’attention est posée sur les motivations de Joukahainen, porté par son amertume. Il est dépeint comme jeune et orgueilleux, à la fierté blessée lors de sa défaite. S’ensuit une longue préparation pour fabriquer l’arbalète et les carreaux qui lui permettront de se faire justice. Le récit met en scène la mère de Joukahainen, qui le met en garde contre les répercussions qu’auraient la mort de Väinämöinen. Elle lui dit : « Si tu vises sur Väinö/et tues le fils du Kaleva,/la joie s’éteindra de la terre,/le chant s’étiolera du monde./Or la joie pousse mieux sur terre,/le chant sonne mieux sous le ciel/qu’aux parages de Manala [3],/les contrées de Tuonela. » (Lönnrot : 89)
Par son geste, il s’attend à ce que meurent, avec Väinämöinen, les chansons et l’allégresse, qui n’ont de toute façon pas lieu d’exister dans le royaume des morts. La tirade de la mère est reprise dans la chanson comme refrain qui sera martelé de nombreuses fois, marquant ainsi la gravité de la situation et le caractère impulsif et fier du jeune Joukahainen. On voit ainsi les vers de la chansons, placés entre guillemets pour souligner le changement de voix: « “Now, should you bring ’bout Väinämöinen’s death/And by your arrow let him die/Joy will then fade away from Earth/Songs cannot then be heard again/Elation is way better on the Earth/And the music is more cheerful in here/Than somewhere in the land of the dead/At the huts of the Underworld.” » (Korpiklaani, 2020)
La relecture du Kalevala représente une partie intégrante du paysage musical finlandais, depuis Sibelius jusqu’aux groupes de heavy metal contemporains. Le caractère rassembleur et fondateur que comporte le recueil reste ainsi manifeste du fait de son omniprésence dans l’imaginaire collectif. L’identité nationale s’est développée en Finlande en partie grâce à la collection de ses récits, puisque celle-ci offrait alors une base sur laquelle se construire, un bagage référentiel commun au groupe culturel. Il n’est donc pas surprenant d’observer des manifestations populaires inspirées de ce folklore propre à la Finlande.
La revalorisation des mythes fondateurs permet, à l’ère où l’idée d’une identité nationale se fait plus discrète, de venir insuffler un sentiment d’appartenance à un peuple fantasmé. Ces œuvres dépeignent des récits envoutants et épiques auxquels il est tentant de se rattacher pour revêtir à son tour cette aura. En donnant l’image d’un passé glorieux, il est naturel d’observer un engouement identitaire.
[1] « Unholy » dans le texte d’origine.
[2] Korpi signifiant dans le langage courant « vieille forêt sombre », et Klaani, « clan ». (Traduction libre)
[3] Royaume des morts
Amon Amarth, Twilight of the Thunder God, [Twilight of the Thunder God], Örebro, Sony Music Entertainment, 2008, 4:09.
Borm, Jan et Daniel Chartier, « Le froid comme objet de savoir », Le froid. Adaptation, production, effets, représentations, Montréal, Presses de l’Université du Québec, coll. « Droit au Pôle », 2018, p. 1‑15, en ligne,
Durrant, Jonathan, « The Osculum Infame: Heresy, Secular Culture and the Image of the Witches’ Sabbath », dans Karen Harvey (dir.), The kiss in history, Manchester, Manchester University Press, 2005, p. 36‑59.
Ensiferum, Cold Northland (Väinämöinen Part III), [Thalassic], Helsinki, Metal Blade Records, 2020, 8:42.
Ghost, Kiss the Go-Goat, [Prequelle], Stockholm, Loma Vista Recordings, 2017, 3:16.
Korpiklaani, At the Huts of the Underworld (Tuonelan Tuvilla), [Manala], Lahti, Nuclear Blast, 2020, 3:10.
Lönnrot, Elias, Le Kalevala épopée des Finnois, Paris, Gallimard, coll. « Quarto », 2010, 961 p.
Mayhem, De Mysteriis Dom Sathanas, [Album], Bergen, Deathlike Silence, 1994, 45:58.
Mohnike, Thomas, « L’Europe du Nord ? Réflexions autour d’un concept », Deshima. Revue d’histoire globale des Pays du Nord, no 10, 2016, p. 9‑26.
Patterson, Dayal, Black Metal. Evolution of the cult, Port Townsend, Feral House, 2013, 484 p.
Snorri Sturluson et François-Xavier Dillmann, L’Edda: récits de mythologie nordique, Paris, Gallimard, coll. « Aube des peuples », 1991, 231 p.
Špoljarić, Bernard, « The Goat-God Motif in Heavy Metal Music: The Relevance and Meaning of the God Pan in the Black Metal Project – Arckanum », Studia Polensia, vol. 10, no 1, janvier 2022, p. 87‑114, en ligne,
Wagner, Richard et Edward Haymes, Wagner’s Ring in 1848: new translations of the Nibelung myth and Siegfried’s death, Rochester, N.Y., Camden House, coll. « Studies in German literature, linguistics, and culture », 2010, s. p.
Lévesque, Marguerite (2025). « LE HEAVY METAL NORDIQUE ». Pop-en-stock, URL : [https://popenstock.uqam.ca/articles/le-heavy-metal-nordique], consulté le 2025-10-24.