Le roman d’aventures est un genre littéraire vaste se déclinant en types et sous-genres de toutes sortes, tributaires du contexte social dans lequel ils sont nés. La grande Aventure y préside toujours sous la forme d’une quête à accomplir par le héros; quête qui le force à quitter, volontairement ou non, le confort de sa réalité pour entrer dans un monde qui s’écarte de celle-ci à plusieurs niveaux, contribuant à créer une atmosphère où les événements les plus extraordinaires et les plus dangereux prennent un caractère de vraisemblance. Pour Jean-Yves Tadié, «[l]’aventure est l’irruption du hasard, ou du destin, dans la vie quotidienne, où elle introduit un bouleversement qui rend la mort possible, probable, présente, jusqu’au dénouement qui en triomphe –lorsqu’elle ne triomphe pas.» (Tadié: 5) Le dépaysement, dans ce genre, distingue le caractère inhabituel des événements narrés, mais aussi la structure et le style du récit. Il donne l’illusion d’une possibilité logique de l’extraordinaire par l’inscription de celui-ci dans un cadre historique ou géographique se démarquant de l’univers du lecteur. Afin de ne pas transgresser les frontières du genre, le dépaysement doit toutefois être au service des mésaventures et ne pas prendre l’avant-plan. C’est dans cette optique qu’il est possible d’inscrire She de Henry Rider Haggard dans le genre du roman d’aventures, malgré l’intégration d’éléments fantastiques au récit en faisant l’un des récits fondateurs du sous-genre du roman des «mondes perdus». Le contexte sociohistorique colonial et empirique de l’Angleterre de 1886, moment de la première publication du roman de Haggard, permet d’attribuer une pseudo-vérité scientifique aux événements surnaturels dont sont témoins les protagonistes et ainsi d’étoffer la vraisemblance du récit. L’établissement d’un dépaysement historique inscrivant la quête des héros dans les traditions mythiques de l’Égypte ancienne et de la Grèce antique, ainsi que d’un dépaysement géographique situant leurs mésaventures au cœur de l’Afrique profonde, territoire sauvage et hostile, prépare le lecteur à l’acception des éléments fantastiques du «monde perdu» où prendra fin leur Aventure.
À la base du roman d’aventures se trouve la nécessité d’un cadre thématique et stylistique créant un univers fictionnel qui tire sa vraisemblance de sa propre cohérence. Pour ce faire, les différents types de dépaysement mis en scène doivent rejoindre l’imaginaire collectif de l’époque dans laquelle l’œuvre s’inscrit. Toutefois, le caractère fantastique des aventures de Leo Vincey et d’Horace Holly nécessite aussi le recours à d’autres procédures de validation des faits. Celles-ci sont principalement tributaires des référents sociaux d’une époque et d’un lieu géographique précis. Le roman de Henry Rider Haggard est publié en 1886, au cœur de l’époque glorieuse de la colonisation britannique, quelque trente ans seulement après la publication des théories de l’origine des espèces de Charles Darwin et au moment où l’archéologie prend son envol comme discipline scientifique. Le paradigme scientifique dans lequel baigne l’Angleterre de Haggard lui fournit les outils nécessaires pour créer un climat de vraisemblance à des événements surnaturels. Lauric Guillaud, dans L’Aventure mystérieuse… évoque ces événements
rendus crédibles par les possibilités apparemment illimitées des sciences nouvelles et des conquêtes coloniales. La fiction est soudain concurrencée par la réalité. Les découvertes de Troie, du Zimbabwe, de Machu Picchu, du tombeau de Toutankhamon, tout cela fait de l’époque l’âge d’or de l’archéologie et de l’exploration scientifique, avec lequel la fiction est en relation naturelle. (Guillaud: 13)
Ainsi, l’auteur fournit à son public le cadre de vraisemblance dans lequel le récit doit être lu dès la première page, lui présentant l’«éditeur» d’un document lui ayant été transmis –document qui fera l’objet de l’histoire– qui, bien que sa profession ne soit pas explicitée apparaît comme un voyageur instruit. Il introduit le lecteur aux personnages principaux Leo Vincey et Horace Holly rencontrés sur le campus universitaire de Cambridge. La situation initiale du récit se déroule donc en milieu érudit et présente des personnages rationnels, à l’esprit scientifique, éloignés des tendances mystiques: Horace Holly, homme d’une laideur démesurée, mais à la force physique et à l’intellect impressionnants et son élève, Leo Vincey. Le manuscrit des aventures des deux protagonistes s’organise comme un récit de voyage réel en terres africaines qui aurait été livré à l’éditeur en réponse à la publication de sa propre histoire.
I take that this book is partly true, and partly an effort of the imagination. […] It happens, how you will see in the accompanying manuscript (which together with the Scarab, the ‘Royal Son of the Sun’ and the original sherd, I am sending you by hand), that my ward, or rather my adopted son Leo Vincey and myself have recently passed through a real African adventure, of a nature so much more marvellous than the one which you describe, that to tell the truth I am almost ashamed to submit it to you lest you should disbelieve my tale. (Haggard: introduction)
L’envoi de preuves tangibles accompagnant le manuscrit visant à convaincre de la réalité des aventures s’inscrit dans l’esprit empirique de l’époque et commande une lecture scientifique au public. De même que l’esprit critique et analytique du narrateur apparaît dans ce premier passage, jusqu’aux derniers événements Holly fera preuve de circonspection. L’incrédulité du narrateur permet au lecteur de s’y identifier, et lorsque les preuves de la véracité des événements deviennent accablantes, ce dernier doit s’y laisser convaincre tout comme lui.
Les premières pages de She instaurent un dépaysement historique permettant de créer un écart assez important avec la réalité de l’époque pour permettre la vraisemblance d’événements incroyables. En effet, la première mention faite de Leo Vincey le représente comme un homme si magnifique que ses compagnons le surnomment «the Greek God» et son parrain, Horace Holly, est comparé à «Charon» (Haggard: introduction), le nocher des Enfers de la mythologie grecque. Ces références à la Grèce antique sont renforcées dans le premier chapitre par la lettre remise à Holly par le père de Vincey avant sa mort. Cette lettre lui confiant la garde de l’enfant, ainsi que les documents qui les pousseront à l’aventure quelques années plus tard, mentionne aussi la généalogie de Leo, qui serait «the only representative of one of the most ancient families in the world, that is, so far as families can be traced. […] My sixty-fifth or sixty-sixth lineal ancestor was an Egyptian priest of Isis, though he was himself of Grecian extraction, and was called Kallikrates» (Haggard: chap. 1). Ce passage est suivi d’une note explicative du narrateur concernant le personnage historique de Kallikrates. Plusieurs autres notes ou commentaires de Holly apporteront des compléments d’information aux éléments scientifiques ou géographiques du récit contribuant à l’aspect empirique du document. La plupart du temps, ces notes seront des précisions historiques ou des explications quant à la méthodologie à partir de laquelle il en est arrivé à certaines conclusions. Ainsi, le dépaysement historique est développé dans une perspective archéologique conférant aux événements extraordinaires du récit une certaine crédibilité. Il ne s’éloigne toutefois pas de ce que Letourneux appelle l’aspect «anecdotique» de l’histoire telle qu’elle se présente dans le roman d’aventures. La maximisation des effets de décalage avec la réalité que permet l’utilisation de l’Histoire est possible lorsqu’elle est saisie «comme un territoire isolé du continuum […] Ce temps circonscrit se charge en retour d’images, de traits stéréotypiques qui tendent à lui donner une unité mythique.» (Letourneux: 115) L’Histoire à l’œuvre dans She est donc celle de la Grèce antique et de l’Égypte ancienne, périodes par excellence puisque Haggard écrit à l’époque de l’âge d’or de l’archéologie et des découvertes des tombeaux égyptiens, mais plus encore par l’aspect mythique leur étant relié. Ainsi, le coffre légué par le père de Leo Vincey contient-il des documents mystérieux, tesson de poterie de l’Égypte ancienne et parchemins en traduction variant de la langue des pharaons au grec ancien, jusqu’à l’anglais de la période élisabéthaine. Aux notes du narrateur, s’ajoutent ici facsimilés de documents, image du tesson, traductions des documents et notes de l’éditeur corrigeant certaines erreurs glissées dans les faits racontés par Holly, ajoutant à l’aura de vraisemblance du cadre. L’étrange légende inscrite par Amenartas, Égyptienne de la lignée royale des Pharaons, sur un tesson de poterie transmis par héritage de père en fils jusqu’à Leo Vincey sera l’élément déclencheur de l’Aventure qui le mènera, en compagnie de Holly et de leur domestique Job jusqu’au cœur de l’Afrique. Cet héritage prémonitoire faisant mention d’une reine blanche immortelle qui règnerait sur un pays africain, naît à la convergence de l’Égypte des pharaons, de la Grèce antique et de l’Afrique profonde, lieux où l’imaginaire collectif accepte l’intrusion des dieux et du fantastique dans la vie humaine. Il s’inscrit dans le paradigme de l’aventure mystérieuse telle que décrite par Guillaud: «Malgré la crédibilité des récits, il n’en reste pas moins que l’objet de la quête renvoie le lecteur de la fin du XIXe siècle aux plus anciennes traditions des légendes, des contes, des mythologies ou du merveilleux.» (Guillaud: 15) Mais au-delà des mentions directes qui sont faites de l’Histoire, des traces du dépaysement historique sont aussi retrouvées dans les vagues modifications langagières utilisées, entre autres, quand les aventuriers se retrouveront en présence d’Aysha. Holly, bien que possédant une excellente maîtrise de l’arabe et des langues mortes comme le latin, trouvera quelques difficultés à s’adapter aux versions archaïques de ces langues parlées par la reine, mentionnant les modifications des accents qui ont laissé leurs traces à travers les siècles.
Les différents types de dépaysement assurent une continuité dans la vraisemblance du récit. Ainsi, le dépaysement historique apparaît-il dans la situation initiale du récit en tant qu’élément perturbant le cours naturel de la vie que mènent Holly et Leo. Les documents ayant traversé les siècles légués à Leo sont le prétexte de la grande Aventure qui traversera le roman, mais ne créent en elles-mêmes aucune mésaventure. Celles-ci seront directement tributaires du type de dépaysement à l’œuvre tout au long de She. Le climat propice au mystère installé, le voyage peut alors commencer et le dépaysement géographique occasionné par celui-ci permet d’entraîner les héros dans une série de péripéties typiques d’un voyage en Afrique dans l’imaginaire du XIXe siècle. À ce sujet, Letourneux précise que le roman d’aventures se fonde sur
les discours du temps: ceux de l’auteur, quand il a visité les pays qu’il évoque, ceux des grands voyageurs, ceux des vulgarisateurs, ceux des journaux, ceux enfin de la doxa: stéréotypes, idées reçues, etc. Cela se traduit par toute une série de scènes à faire, de rencontres attendues, qui font de chaque région un réservoir à scénarios intertextuels. (Letourneux: 93)
Ainsi, les mésaventures précédant l’arrivée des protagonistes au royaume de Kôr, où règne She-Who-Must-Be-Obeyed, relèvent du roman d’expédition traditionnel. Le voyage en bateau donne lieu à une tempête où l’équipe périra dans son entièreté, à l’exception du capitaine arabe Mahomed, et où Leo frôlera aussi la mort de peu. L’abordage des côtes africaines, avec la description de ses décors et de ses plantes, notes de l’éditeur en spécifiant les espèces connues à l’appui, et des ses animaux exotiques et dangereux (Haggard: chap. 5), permettra une attaque de lion contre les rescapés de l’orage dont ils ne seront sauvés que miraculeusement par une contre-attaque de crocodiles à l’endroit du félin et à la description par le narrateur de cette bataille à mort des rois de l’animalité sauvage africaine. Cette série de mésaventures composant leur accueil au royaume d’Afrique, se terminera de façon temporaire par l’attaque d’une tribu de «sauvages» à leur endroit qui les amènera en terre Amahagger. Cette race perdue sur un territoire millénaire a à sa tête un chef nommé Billali, que Holly sauvera de la mort lors d’un accident dans les marais, s’en faisant un allié sur ce territoire de cannibales, où l’existence de la reine blanche et immortelle sera pour la première fois confirmée. Letourneux explique que «si le roman d’aventures préfère les régions lointaines c’est parce qu’elles ne renvoient qu’à de vagues images (du moins pour le lecteur de l’époque) et peuvent donc se charger de tous les fantasmes» (Letourneux: 91). Dans ces conditions, il est donc admissible qu’à son arrivée Leo Vincey soit choisi pour mari par une femme Amahagger qui conclut leur mariage en l’embrassant devant la tribu, coutume qui révoltera hautement son domestique Job. Les traditions les plus barbares de cannibalisme sont aussi admissibles en terre africaine, terre sans lois ni raison, et le capitaine Mohamed en fera les frais lors d’une cérémonie dans laquelle une célébration est tenue qui doit se conclure par l’apposition d’un «red-hot pot upon his head.» (Haggard: chap. 8) Leo et Holly, avec l’aide de Job et d’Ustane réussiront à lui éviter les atrocités du pot chauffé, toutefois il mourra dans la bataille qui s’ensuivra et laissera Leo gravement blessé. Appelé auprès d’Ayesha, le groupe entreprendra le voyage qui les amènera encore plus au cœur des terres africaines, accentuant toujours la rupture par rapport au monde réel, écart permettant aux événements les plus extraordinaires de se produire.
Au cours de cette dernière partie du voyage, qui doit amener les protagonistes devant la reine blanche, Leo frôlera de nouveau la mort, frappé par la malaria. Toutefois, ce n’est que lors de leur arrivée au royaume de Kôr, enclave préservée du temps, que des éléments hautement surnaturels surviendront. La crédibilité des personnages établie, et particulièrement l’esprit rationnel du narrateur ne pouvant plus être mis en doute, combinés à l’addition des dépaysements historique et géographique créant un gouffre profond entre le cadre du roman et celui de la réalité, permettent cette intrusion du fantastique. «L’Afrique devient ainsi la terre de l’irrationnel comme le démontre cette citation d’Edgar Wallace extraite de Sanders of the River: ‘‘Il y a au cœur de l’Afrique des choses que l’homme ne peut expliquer.’’» (Guillaud: 15). Cette inclusion d’éléments fantastiques dans la dernière partie du roman ne fait, toutefois, que modifier la nature des mésaventures que vivent les protagonistes. Ceux-ci ne sont jamais donnés comme purement surnaturels, faisant plutôt l’objet d’explications pseudo-scientifiques. Ainsi, Ayesha guérira Leo expirant de la malaria à l’aide d’une potion, mais la conception de celle-ci sera attribuée aux connaissances en chimie acquises par She, dont il est fait mention que ce fût son passe-temps favori durant ses quelques millénaires d’existence. Elle rassurera d’ailleurs Holly à cette occasion en ces termes: «Fear not, my Holly, I shall use no magic. Have I not told thee that there is no such thing as magic, though there is such a thing as understanding and applying the forces which are in Nature?» (Haggard: chap. 17) La fiancée de Leo, en tant que rivale de She pour le cœur de ce dernier, sera la principale victime des aventures mystérieuses se déroulant au royaume de Kôr. Sans jamais la toucher, She imprimera la trace d’une main blanche sur sa chevelure comme avertissement. Le reflet de la lune sur celle-ci attirera le regard de la reine immortelle et la rendra témoin de la rébellion d’Ustane, retournée auprès de Leo malgré son interdiction. Elle trouvera la mort de la même façon, sans contact physique avec la femme fatale, laissant croire à Holly que cette dernière doit posséder le secret de quelque énergie capable de foudroyer les gens. Les deux héros découvrent que le secret de son immortalité réside aussi dans la connaissance des secrets de la Terre, et non dans un quelconque mysticisme. «Behold the very Foutain and Heart of Life as it beats in the bosom of the great world. Behold the substance frome which all things draw their energy, the bright Spirit of the Globe, without which it cannot live, but must grow cold and dead as the moon.» (Haggard: chap. 25) Cet épisode convie l’intertexte de Jules Verne, qui avait publié Voyage au centre de la Terre une dizaine d’années avant She; le feu de l’immortalité se trouvant à des kilomètres de profondeur au sein de montagnes et de grottes, lieu encore inexploré de l’homme donnant matière à toutes les possibilités.
La présence d’éléments fantastiques dans le roman de Haggard ne désavoue pas le genre du roman d’aventures. Au contraire, les différents dépaysements qui s’y trouvent, qu’ils soient historiques, géographiques ou fantastiques, ne servent toujours que de trame de fond au service de l’aventure. La situation initiale consignée dans un cadre héritant de l’Égypte pharaonique et de la Grèce antique permet d’inscrire l’histoire dans le cadre social de l’Angleterre victorienne à l’ère de l’archéologie, tout en faisant place au mythe et aux événements extraordinaires reliés à ces époques dans l’imaginaire collectif. Le dépaysement géographique permet d’imposer une série de mésaventures qu’appelle un voyage en Afrique au temps de la colonisation et le dépaysement fantastique du monde perdu de Kôr, tributaire des deux premiers, convie des événements plus surnaturels qui sont toutefois expliqués selon le paradigme pseudo-scientifique dont les codes ont été fournis au lecteur depuis le début du récit. La justification des éléments de merveilleux par l’argument archéologique développée par Haggard dans She, et précédemment dans King Solomon’s Mines, crée un précédent au sein du genre. La forte intertextualité caractérisant le roman d’aventures exportera ses caractéristiques à travers les siècles en littérature autant qu’au cinéma, créant le genre d’«aventures d’exploration archéologiques» dont seront tributaires, entre autres, la série de films Indiana Jones (S. a, 2013), mais aussi, plus récemment, les récits d’exploration ou les romans policiers situés dans l’Antarctique, l’un des rares territoires possédant toujours des possibilités d’extraordinaire dans l’imaginaire collectif de l’homme postmoderne.
HAGGARD, Henry Rider. She, 2006 [1886], Ebook #3155 consulté en ligne au http://gutenberg.org, [mise à jour le 30 juillet 2010].
GUILLAUD, Lauric. L’Aventure mystérieuse de Poe à Merritt ou les orphelins de Gilgamesh, Éditions du CÉFAL, Liège, 1993.
LETOURNEUX, Matthieu. Le roman d’aventures: 1870-1930, Presses Universitaires de Limoges, Limoges, 2010.
TADIÉ, Jean-Yves. Le roman d’aventures, Gallimard, «Tel», Paris, 2013, [1982].
S.A., 2013. «She: A History of Adventure», Wikipedia. En ligne. http://en.wikipedia.org/wiki/She_%28novel%29
Savard, Valérie (2014). « Le dépaysement fantastique dans «She» de Rider Haggard ». Pop-en-stock, URL : [https://popenstock.uqam.ca/articles/le-depaysement-fantastique-dans-she-de-rider-haggard], consulté le 2024-12-22.