Né en octobre 1912 dans les pages d’un magazine mythique qui ouvrait la voie à l’âge d’or des pulps américains (The All-Story), Tarzan constitue sans conteste un des derniers mythes modernes, conglomérat unique d’archétypes et mythèmes anciens. Venu de la littérature, ce mythe intermédiatique qui aura accompagné toutes les grandes mutations de l’industrie culturelle (du cinéma au comic book, la radio, la télévision, ou encore le Net: une simple recherche Google donne 54 millions d’occurrences du nom) s’est assuré dans notre vie «une telle présence qu’il a presque acquis peu à peu une sorte de réalité. Celle d’un phantasme collectif», comme l’écrivit celui qui aura été son principal exégète, Francis Lacassin.
Sans cesse imité par une foule de «tarzanides» plus ou moins fidèles qui vont de Akim à Rahan, le mythe de Tarzan aura nourri différents sous-genres populaires, dont les plus importants restent la Heroic Fantasy (Conan en sera une variante explicite) et, dans une moindre mesure, le péplum fantastique et ses différents avatars cinématographiques. Le centenaire est donc une occasion pour nous de nous plonger dans l’ensemble de cet univers, du corpus historique des œuvres de E. R. Burroughs, Hal Foster ou Burne Hogarth jusqu’aux ramifications les plus contemporaines (adaptations, mais aussi déclinaisons tarzaniennes dans les blockbusters, parodies, etc.).
Blogue associé: Tarzan fête ses 100 ans.
Il y a tout juste 100 ans que Tarzan vint au monde dans le magazine The All-Story qui ouvrait la voie à l’âge d’or des pulps américains, inaugurant une saga de 26 romans qui couvre 30 décennies, publiés en 56 langues et vendus, du vivant même de l’auteur, à plus de trente millions d’exemplaires.
Tarzan est aussi, et avant tout (il n’aurait pu, sans cela, survivre la jungle pulp des héros populaires) un mythe de l’Éros, et ce dès son rapport même à la Nature.