Un guerrier viking quitte autour de l’an 1000 la Norvège pour chercher une nouvelle terre avec sa famille. Pionniers, ils créent une nouvelle existence loin de chez eux. Les enfants travaillent à la ferme avec leurs parents tout en apprenant à se battre. Les habitants locaux ne sont cependant pas aussi accueillants qu’ils semblent l’être, et un jour, l’un des enfants se fait tuer. Les parents comprennent alors que transformer les enfants en guerriers ne suffit pas à les protéger contre la mort dans un milieu hostile. Grâce à la magie, ils rendent les enfants, devenus alors des jeunes adultes, immortels. Or, la nature se retourne contre eux et ce qui était censé être une bénédiction devient une malédiction. À partir de là, une nouvelle créature peuple donc la terre et tous les vampires sont des descendants de l’un de ces vampires originels.
Ce récit peut sembler étonnant. Le vampire aurait-il donc ses origines parmi les Anciens Scandinaves ? On a plutôt tendance à les situer en Europe de l’Est, dans le folklore roumain à la base de Dracula de Bram Stoker ou bien en Hongrie avec la légende portant sur Elisabeth Báthory, la comtesse de sang. Ce mythe n’a pas été important dans les pays nordiques où le mot vampire a été introduit tardivement, au 18e siècle, et a été utilisé pour les vampires étrangers. (Harrison Lindbergh : 8-9) En revanche, le folklore nordique contient des exemples de revenants (gengångare est le mot utilisé à travers les siècles en Scandinavie [1]). Il s’agit généralement de mauvaises personnes qui surgissaient d’entre les morts pour rendre les gens fous ou les tuer, parfois dans le but de se venger. Ils passaient à l’acte pendant la nuit et avaient un physique effrayant. (Harrison : 69-70) Ces créatures ressemblent plutôt aux zombies de la culture populaire actuelle et n’ont pas grand-chose en commun avec la figure suceuse de sang que l’on associe avec le mot vampire. Dans la littérature scandinave de ces derniers siècles, il y a peu d’exemples [2] et il faut attendre le XXIe siècle pour trouver une véritable littérature sur ce thème, comme Låt den rätte komma in (Laisse-moi entrer) de John Ajvide Lindqvist, qui se déroule en Suède et dont l’un des personnages principaux est une enfant vampire. [3]
Vampire Diaries (Journal d’un vampire au Québec) est une série télévisée créée par Julie Plec et Kevin Williamson (librement adaptée de la série de romans Journal d’un vampire de L.J. Smith) et diffusée aux États-Unis sur la chaîne The CW de 2009 à 2017 ainsi qu’au Québec et en France depuis 2010. La série comprend huit saisons d’une vingtaine d’épisodes de 45 minutes. Elle met en scène deux frères vampires, Stephen et Damon, tous les deux amoureux de la même femme, Elena. Le spin-off The Originals, est développé par Julie Plec et diffusé aux États-Unis sur la même chaîne de 2013 à 2018, en France depuis 2013 et au Québec depuis 2015. Cette série de cinq saisons met en scène « la famille originelle » des vampires, les Mikaelson, composée principalement de Klaus, Elijah et Rebekah. [4] Dans ces deux séries, les personnages sont construits à l’aide d’un grand nombre de mythes. Si le livre Dracula est une source d’inspiration évidente dans la création des vampires, ces derniers deviennent plus complexes grâce au mélange avec des mythes nordiques, notamment celui des Vikings. Nous parlons bien ici du mythe concernant ces derniers, car « leur représentation stéréotypée continue de faire fi de la réalité historique » et de façon générale « [ils] sont devenus une manière de référence à l’identité scandinave qui s’exporte dans le monde entier », comme le constate Jean Renaud. (Renaud : 21) [5] Situer l’origine de cette créature parmi les Anciens Scandinaves est rendu possible grâce à un croisement de deux mythes qui ont évolué pour finalement se rapprocher. Dans la culture populaire, le vampire est à la mode, et les Vikings le sont également. Alors pourquoi ne pas les unir ?!
Bram Stoker suggère déjà en 1897 un lien dans son grand classique du genre fantastique car il laisse au début du roman le comte Dracula expliquer l’histoire de son peuple :
‘Nous, les Szeklers, nous avons le droit d’être fiers car, dans nos veines, coule le sang de maintes races courageuses qui se sont battues comme des lions pour s’assurer la suprématie. Ici, dans le tourbillon de races européennes, les tribus engriennes ont apporté, de leur Islande natale, l’esprit belliqueux que leur avaient versé Thor et Odin et que les Berserks manifestaient dans leurs incursions sur les rivages d’Europe (voire même d’Asie ou d’Afrique) à un point tel que les peuples victimes juraient avoir été assaillis par des loups furieux.’ (Stoker : 49)
Par tribus engriennes, il faut comprendre les habitants de l’Ingrie, située dans l’actuelle Russie, entre le lac Ladoga et le fleuve Narva. Les Varègues [6] se rendant en Europe de l’Est passaient par l’Ingrie, ou Ingermansland en suédois, et cette région a été administrée par des chefs vikings. Ils ne venaient pas d’Islande comme l’écrit Stoker, mais de la Suède actuelle. Dracula cite ce peuple parmi d’autres ancêtres comme les Huns, mais ce qui est intéressant, c’est que ce livre crée un lien possible entre les vampires et les guerriers fauves vikings (berserkir), point que l’on abordera ultérieurement.
Cet article se propose d’analyser l’influence des mythes nordiques sur l’imaginaire de la culture populaire à travers ces séries et de confirmer le lien entre le Viking et le vampire. Après avoir établi brièvement l’évolution récente du vampire en nous basant sur l’exemple de ces séries, seront relevés les éléments nordiques présents, dont le code d’honneur, élément important du mythe viking. Enfin, nous examinerons les éléments permettant le rapprochement des mythes.
Le vampire est un hybride entre un humain et un prédateur suceur de sang. Or, le vampire moderne a perdu son attribut le plus important : ses crocs, sauf quand il mord ou quand il est en colère. C’est également à ce moment-là que son visage change pour se rapprocher de celui d’un animal agressif. Le reste du temps, il ressemble totalement à un être humain et peut intégrer notre monde sans être révélé comme étant un monstre. Dans Vampire Diaries et The Originals, sa peau n’est même plus pâle puisqu’il peut maintenant supporter le soleil. Le vampire n’est plus un solitaire, mais vit dans des communautés et a créé un lien d’amour et d’amitié avec les humains. Dans les récits, c’est souvent lui le narrateur et cela peut prendre la forme d’une confession. Interview with a vampire d’Anne Rice en 1976 a en effet révolutionné le genre. Comme le constate Anna Höglund, on identifie aujourd’hui deux catégories : « le vampire monstre », sans empathie qui tue sans hésiter, poussé uniquement par le besoin de se nourrir, et « le vampire humain », qui a un pied dans le monde humain et l’autre dans le monde des forces maléfiques, une sorte de Dr Jekyll et Mr Hyde qui se bat sans cesse contre son côté obscur afin de garder le contrôle de lui-même. (Höglund : 310-311).
Dans Vampire Diaries, Stephan est un exemple parfait d’un vampire humain. Ayant une double personnalité, il fait tout pour maîtriser son côté monstrueux, en essayant d’éviter de boire du sang humain ou alors il boit le contenu de pochettes de sang volées à l’hôpital. Il se montre capable d’aider les autres et même de se sacrifier pour eux, mais quand son côté sombre prend le dessus, il devient un monstre sans aucune limite de cruauté. Son frère Damon est au début de la série plus proche d’un monstre que d’un être humain, mais en réalité, il a les mêmes capacités positives que son frère. Or, il se maîtrise moins bien et ne résiste pas toujours à la tentation. Grâce à l’amour pour son frère et pour Elena, il développe des capacités à ressentir des remords et à vouloir faire du bien. Les deux frères, tout en ayant une histoire marquée de périodes monstrueuses, ont à la fin de la série un comportement entièrement humain (ou plutôt surhumain) et se transforment en monstre seulement quand ils sont réduits à se couper leur part d’humanité.
Certains éléments du folklore sont toujours d’actualité dans ces séries : les vampires ne peuvent entrer sans y être invités (même si un humain peut être forcé de les inviter par contrôle mental) ; la peur du soleil reste et les cercueils sont toujours présents, mais pas pour dormir à l’intérieur pendant la journée puisque nos vampires héros ont des bagues leur permettant de vivre de jour, mais plutôt pour y rester pendant de longues périodes de sommeil dans une sorte de coma vampirique (forcé ou choisi). La possession d’une telle bague devient un signe de rang élevé, et on fait la différence entre les daywalkers et les nightwalkers, ces derniers étant surtout utilisés comme soldats dans The Originals. Pour tuer un vampire, les méthodes traditionnelles marchent toujours : lui couper la tête, détruire son cœur ou le brûler.
Dans l’histoire des monstres, un être maléfique est souvent utilisé pour combattre d’autres créatures encore plus dangereuses, représentant ainsi à la fois une menace et une protection. (Eriksson : 35, 48) Pour faire face aux ennemis surnaturels, les humains ne suffisent pas et ce qui fait raisonnablement peur, comme le vampire, est utilisé comme arme dans le combat contre le mal. Dans Vampire Diaries, Klaus est un personnage secondaire qui, au début, incarne le mal absolu et fait ensuite figure de monstre devenant un allié quand on a besoin de lui.
Après avoir longtemps été vue comme une menace, la race des vampires est devenue un idéal. Les vampires humains sont en effet beaux et ont des capacités extraordinaires. Non seulement,ils peuvent vivre éternellement sous une apparence humaine, mais ils peuvent aussi nous sauver grâce à leur sang qui guérit les blessures. Ils ont les capacités de certains animaux (force, rapidité, vision nocturne, ouïe très fine…) tout en ayant réussi à développer des capacités proprement humaines, ce qui les rend capables d’envoûter les hommes et ainsi d’obtenir tout ce qu’ils veulent. Ils sont aussi capables de saisir la beauté mieux que les êtres humains (Höglund : 319), ce qui les rend aptes à créer dans les domaines artistiques, à l’instar de Klaus qui est peintre ou Elijah qui joue du piano. En ressentant plus fortement les choses, l’amour devient pour eux plus absolu. Cela signifie que le chagrin est également découplé, ce qui provoque parfois la chute temporaire des héros. Les vampires héros de ces deux séries sont des surhommes, incarnant tout ce que nous rêvons d’être et vivant plus intensément que nous, pauvres mortels.
C’est dans la troisième saison de Vampire Diaries que sont introduits les vampires originels, les Mikaelson (après quelques allusions à eux dans la deuxième saison). Le récit sur cette famille commence par la découverte de runes sur le mur d’une grotte. (Vampire Diaries : saison 3 – épisode 8) Cela prouve que les Vikings sont bien venus jusqu’en Amérique et sont en réalité les véritables fondateurs de Mystic Falls, lieu fictif de la série. Par des retours en arrière, on découvre par fragments l’histoire des Mikaelson, qui sera encore plus développée dans The Originals, qui leur est consacrée. D’autres flashbacks continueront de compléter leur histoire dans les autres saisons des deux séries. Ce puzzle s’avère plutôt cohérent une fois toutes les pièces rassemblées.
Les Mikaelson sont, comme leur nom l’indique, les enfants de Mikael, un paysan-guerrier qui vers la fin du Xe siècle, vit avec son épouse dans un village en Norvège. Sa femme, Esther a auparavant été enlevée avec sa sœur de leur village d’enfance par un groupe de Vikings. (The Originals : saison 2 – épisodes 6 et 20) Connaissant toutes les deux le seidr (pratique de la magie chez les Anciens Scandinaves), Dahlia doit faire de la magie noire pendant des années, emprisonnée, tandis qu’Esther finit par épouser l’un des hommes qui les ont enlevées. Comme elle n’arrive pas à tomber enceinte, elle demande de l’aide à sa sœur qui accepte en échange du premier-né de chaque génération. Ils ont d’abord une fille, Freya [7], dont le nom indique un lien magique avec la déesse du seidr, puis un fils, Finn. Quand ils se retrouvent à l’époque contemporaine, Freya rappelle à son frère les surnoms qu’ils avaient, petits, pour qu’il la reconnaisse sous sa forme adulte : « Mère ne pouvait pas entendre ce que son Huginn et son Muninn [8] se disaient en chuchotant. » (TO : 2 – 13) Pour prouver à Elijah qu’elle est bien sa sœur, elle raconte que dans le ventre de leur mère, il donnait des coups de pied « comme si Thor [9] lui-même avait levé son marteau ». (TO : 2-16) Ces allusions montrent l’importance de la mythologie nordique[10] dans leur vie ancienne.
C’est donc Freya que la mère a dû donner à sa sœur pour qu’elle devienne une femme seidr. À cause du chagrin d’avoir perdu un enfant, les parents décident de partir en viking à travers les mers, avec le fils restant et le nouveau-né Elijah. Ils trouvent une nouvelle terre en Amérique, où vont naître encore quatre enfants : Niklaus, Kol, Rebekah et Henrik. Tout en s’intégrant dans la population locale, ils gardent des traditions nordiques avec des sacrifices de bétail aux dieux pour avoir de bonnes récoltes, fidèles aux habitudes des Anciens Scandinaves. (TO : 2-5) Un jour, la mère donne un bijou en forme d’oiseau à Niklaus expliquant que « les oiseaux sont sacrés pour les Vikings, c’est grâce à eux qu’ils trouvent la terre. » (TO : 2-3) C’est comme ça qu’ils ont pu accoster à l’endroit où ils vivent et le bijou est un symbole pour trouver son chemin quand on est perdu, qui va accompagner Klaus à travers les siècles. Quand Esther revient à la vie à l’époque actuelle, elle est toujours accompagnée d’oiseaux et elle voit à travers leurs yeux, comme Odin sait ce qui se passe grâce à ses corbeaux. Ces animaux symbolisent aussi la mort qu’elle amène, telles les valkyries en forme d’oiseaux sur le champ de bataille.
Klaus avait aussi dans son enfance une autre amulette représentant un guerrier ou le dieu Odin sur son cheval, qu’il donne à sa sœur pour lui donner du courage, élément clé de l’esprit viking. Mikael entraîne ses enfants à la façon viking, à être toujours sur leurs gardes et à maîtriser la douleur pour dominer les adversaires. Comme il le dit, les mères aiment leurs enfants tandis que les pères doivent les rendre forts. « Le vrai guerrier viking affûte sa peur, telle une lame. » (TO : 2-4) Cet enseignement extrêmement dur est le reflet d’une société dangereuse, mais comme la force virile viking n’est pas naturelle pour le jeune Klaus, plus sensible que ses frères, il développe une haine envers son père et devient cruel.[11]
Ils vivent d’abord en paix avec les villageois, mais certains d’entre eux se transforment en monstres à chaque pleine lune. Quand un des enfants Mikaelson (Henrik) est tué, cela déclenche une véritable guerre. Le grand arbre dans lequel la mère puise son énergie pour rendre ses enfants invulnérables est un chêne blanc et pas un frêne, mais l’arbre majestueux est pourtant à l’image d’Yggdrasil[12]. Le père les tue pour qu’ils puissent renaître en tant qu’immortels. Or, la transformation a des conséquences, la nature se retourne contre la mère et les enfants reçoivent aussi des faiblesses : ils ne supportent pas le soleil et ont une soif de sang incontrôlable, les transformant en prédateurs. Les parents réalisent qu’ils ont créé des monstres et tentent de les tuer de nouveau pour réparer leur crime contre nature. Klaus tue alors sa mère, la punissant ainsi pour ce qu’elle leur a fait et pour lui avoir menti à propos de ses origines. Le père, devenu lui aussi un vampire, les poursuit depuis pour restaurer l’ordre de la nature et pour se venger de Klaus. Grâce à une sorcière, ils vont pouvoir supporter le soleil, mais le père les oblige à bouger sans cesse, à voyager dans l’ancien et le nouveau monde comme les Vikings qu’ils sont. Depuis, la famille est dispersée, marquée par des rivalités et la solitude, mais liée par une ancienne promesse de fidélité.
Il y a 300 ans, ils ont fondé la Nouvelle Orléans. C’est là qu’ils reviennent dans la série pour essayer de reconstruire la famille après avoir tué le père et suite à la naissance de la fille de Klaus, symbole d’un avenir meilleur. Cette naissance dans la deuxième saison fait revenir Dahlia, la häxa scandinave, pour réclamer son dû : l‘enfant premier né de chaque génération. Grâce à leur sœur Freya, revenue en même temps que sa tante, ils parviennent à tuer cette sorcière avec la magie des runes ainsi qu’une arme « créée de terre venant de la Norvège, du sang d’un proche et des cendres d’un Viking tombé au combat ». (TO : 2-20)
Les membres masculins de la famille Mikaelson sont forts, courageux, taciturnes et fiers. Ils incarnent un idéal de masculinité scandinave. La seule fille de la fratrie est aussi une guerrière qui, à l’image d’une skjaldmö[13] (vierge au bouclier), défend sa famille coûte que coûte. Mais elle a aussi un côté féminin qu’elle n’ose pas montrer au début, mais qu’elle assume de plus en plus. Au fond, elle est lassée par ces combats et ces guerres et elle n’aspire qu’à vivre en paix et avec un homme qui l’aime, comme une femme ordinaire. Entre hommes, la force virile doit être sans cesse prouvée. Chaque fois que Klaus se retrouve face à son père, celui-ci l’appelle « boy » (traduit en français par « petit », par exemple TO : 2-18) d’une voix méprisante. Il ne le voit pas comme un homme, ce qu’il montre avec cette insulte fidèle à la façon viking. Ils se défient sans cesse et Klaus finit par prendre le dessus, retournant alors l’insulte en l’appelant « vieil homme ». (TO : 2-18).
Dans Vampire Diaries, le côté nordique est peu développé, mais il est néanmoins existant à travers les runes trouvées à Mystic Falls et la présence de la famille originelle. Un autre élément intéressant à signaler est, qu’à la fin de la série, il s’avère que Mystic Falls, l’endroit où la famille viking s’est installée il y a 1000 ans, est aussi le passage vers le monde des morts. Le mal est dans la dernière saison de la série incarné par le diable qui tente d’entraîner les héros pour les punir dans les flammes éternelles. Or l’enfer est un monde parallèle, situé sous Mystic Falls, faisant penser au monde des morts, Helheim, dans la mythologie nordique. (VD : 8-4 ; 16) L’homme qui se présente comme le roi de ce monde souterrain, ne l’est pas en réalité. Celle qui domine ce monde des morts est Katherine, vampire ennemi des héros. Comme la déesse nordique Hel[14], elle a deux visages, celle d’une jolie femme victime de la famille originelle de vampires, et celle de l’horrible vampire monstre qu’elle devient. En tant que déesse des morts, elle représente la victoire du paganisme nordique sur le diable chrétien.
Tous ces éléments confèrent un cadre facilement reconnaissable comme étant nordique à ces séries, même si cela se déroule à Mystic Falls et à la Nouvelle Orléans. En outre, les personnages agissent selon un code d’honneur inspiré du mythe viking.
Pour la famille Mikaelson, la parole est sacrée. Dahlia, la tante, revient exiger ce qui lui appartient selon une promesse faite il y a mille ans : « Je tiens toujours parole et j’exige la même chose des autres. » (TO : 2-19) Cela s’applique également aux autres protagonistes. Le code d’honneur qui les définit concerne aussi la loyauté et les liens de famille ou du clan. La trahison est un crime impardonnable qui doit être puni, comme en Scandinave à l’ère viking, où les gens étaient liés par des liens d’allégeance. Les frères et sœurs Mikaelson ont fait une promesse sacrée il y a mille ans : « Pour toujours et à jamais » ; la même faite auparavant par la mère et la tante. Cette expression symbolise l’importance de leur lien familial ou comme Klaus le précise : « Les affaires de famille sont sacrées ». (TO : -8) L’idée que la famille, « c’est le pouvoir » revient aussi régulièrement dans la série. (par exemple TO : 1-37 ; 2-13) Le problème vient du fait qu’ils ne peuvent s’empêcher de se trahir mutuellement. Klaus a tellement peur d’être trahi qu’il préfère parfois punir ses proches avant que cela n’arrive. Comme les sentiments sont intensifiés chez les vampires, il est d’autant plus méfiant et susceptible.
La loyauté concerne ainsi de façon plus large le clan, « les gens qui se battent pour toi et pour qui tu te bats ». (TO : 2-11) Klaus veut le pouvoir et il souhaite s’entourer de fidèles qui lui obéissent sans hésitation ni trahison. On retrouve ici le lien de fidélité entre un chef viking et ses hommes. Quand Klaus revient à la Nouvelle Orléans, sans sa famille, au début de la série, il a l’intention de recréer un tel clan. C’est à ce moment-là qu’il apprend qu’il va être père, qu’il aura un héritier qui devra être protégé et pour cela il a finalement besoin de sa famille. L’arrivée de cet enfant réunit les Mikaelson de nouveau pour toujours et à jamais.
Quand Freya revient à la vie à l’époque contemporaine de la série, elle montre tout de suite qu’elle aussi représente cette valeur principale des Anciens Scandinaves. Elle tue une sorcière qui a trahi une amie tout simplement parce qu’elle « méprise les traitres ». (TO : 2-12) Un traitre ne mérite pas de vivre, règle selon laquelle Klaus ne cesse de vivre. Dans le but de défendre son territoire, il crée à un moment des hybrides avec un lien de servitude envers lui. Mais il doit finalement tous les tuer parce qu’ils se libèrent tout de même et il part ensuite à la recherche de celui qui est le plus coupable de cette trahison, Tyler. Pour lui, la vengeance est sacrée et un devoir, même si cela a pour conséquence de perdre l’estime de la femme qu’il semble aimer (Caroline). L’honneur est plus important que l’amour. En outre, il a une réputation à conserver et ne peut, par conséquent, pas se montrer faible.
Pourtant il ne tue pas Tyler, considérant finalement que le fait de vivre caché et dans la peur est une punition suffisante. L’amour le rend donc peut-être plus humain (et plus faible) après tout. Comme dans le cas de Tyler, la sanction pour les proches est généralement l’exclusion. Cette forme de punition était courante chez les Anciens Scandinaves. Condamnée à l’exil, une personne perdait la protection de la famille et ce motif était souvent la raison d’un départ en tant que Vikings. Rebekah est ainsi obligée de partir quand Klaus découvre qu’elle a voulu qu’il meure, trahissant ainsi son propre sang. Une autre façon qu’il a pour les punir, c’est d’enfoncer dans leur cœur une dague plongée dans les cendres du chêne blanc qui les a créés, ce qui les plonge dans un long sommeil. Ils restent ainsi dans des cercueils, protégés, mais exilés de la communauté.
Quand il ne s’agit pas d’un membre du clan, la vengeance du sang, sacrée à l’époque viking, est de mise. Comme Elijah l’exprime au début de la première saison : « Personne ne blesse ma famille et reste en vie. Personne ! » (TO : 1-6) Klaus agit strictement selon ce principe de tuer quiconque a fait du mal à lui ou ses proches, car sans cela il perdrait son honneur, mais il doit aussi s’attendre à ce que quelqu’un de la famille ennemie se venge à son tour. Au début de la dernière saison, les frères et sœurs doivent être séparés à cause du mal qu’on appelle « le vide ». Comprenant alors qu’il ne peut pas protéger les autres, Klaus se met à tuer tous ceux qui risqueraient de venir un jour accomplir une vendetta à l’encontre de la famille Mikaelson, et tous les membres de leur familles, un comportement qui prend son sens à la lumière de l’esprit viking. Colérique et vindicatif, mais aussi loyal et protecteur, Klaus se comporte comme un chef viking (et lui ressemble d’ailleurs physiquement !).
Liée au mythe viking est aussi l’idée de se sacrifier pour la famille. Dans Vampire Diaries, les frères Stephan et Damon sont autant que les Mikaelson liés par les liens sacrés de sang. Ils sont en rivalité constante, mais finissent par choisir la famille avant tout et cette valeur prend de plus en plus d’importance dans la série jusqu’à la fin où Stephan meurt en se sacrifiant pour son frère, après que Damon a tenté de se sacrifier pour lui. Les deux frères se retrouvent finalement dans le monde des morts, ensemble pour l’éternité. Le lien d’amour entre frères est donc plus fort que les relations amoureuses. Dans le même esprit, The Originals se termine par la « mort honorable » (TO : 5-13) de Klaus et d’Elijah qui se sacrifient pour le reste de la famille, prêts à « affronter ensemble » « ce qui [les] attend » (TO : 5-13). Unis jusqu’à la mort, ils meurent chacun de l’arme de l’autre, geste qui leur ouvrira sans doute les portes de Valhalla[15].
En plus de ce cadre inspiré de l’imaginaire nordique et des valeurs vikings présentes, plusieurs passerelles existent entre les mythes permettant de définir les personnages comme des vampires vikings (ou des Vikings vampires). L’une des premières est l’importance du sang en tant que source de vie et de force à la fois chez les vampires et les Vikings. Un autre lien semble aussi évident, celui entre les capacités surnaturelles des vampires et celles des hommes et femmes seidr de l’ère viking. Comme l’explique Neil Price, le seidr incluait un grand nombre de rituels différents, par exemple pour trouver ce qui est caché à la fois physiquement et dans l’esprit des autres, pour guérir, mais aussi pour rendre malade et tuer, ainsi que la manipulation mentale pour obliger d’autres à exécuter des ordres. « Plus que tout, Seidr semble avoir été une extension de l’esprit et de ses capacités »[16] (Price : 34) Toutes ces capacités, nos vampires les ont également, et aucun autre au point de nos vampires originels, descendants directs d’une lignée de femmes seidr.
Dans l’imaginaire de ces séries, notamment Vampire Diaries, les vampires humains redeviennent des monstres en « éteignant leur humanité », contraints ou par choix. Si c’est leur humanité qui leur permet de vivre en société, c’est aussi ce qui les fait souffrir. Quand la douleur est insupportable, ils éteignent leur humanité, car la vie est plus facile sans les sentiments. Ils tuent alors pour le plaisir et satisfont tous leurs désirs. Ce phénomène peut être mis en parallèle avec les berserkir, les guerriers fauves, sans peur, sans remords, qui tuent de façon froide et violente dans l’histoire viking. Dans le folklore scandinave, il y a beaucoup d’exemples de hamnskiftare, de ceux qui peuvent prendre la forme d’un animal. Cette idée de transformation est parfois associée au phénomène de berserkir. L’expression berserkirgang désigne le comportement d’un guerrier en état de frénésie furieuse, le rendant insensible à la douleur, ce qui donnait l’impression qu’il était invulnérable, voire immortel. Dans Histoire des Rois de Norvège, Snorri Sturluson explique du reste que, lors des batailles, les hommes d’Odin « étaient furieux comme des chiens ou des loups ; ils mordaient leurs boucliers, et ils étaient forts comme des ours ou taureaux ; ils tuaient autrui, mais ni le feu ni le fer ne leur faisaient mal. » (Sturluson : 60) S’agissait-il de soldats d’élite ou d’un état provoqué par la magie ? Les chercheurs ne sont pas d’accord sur ce point, mais ce qui semble le plus important c’est leur capacité à se battre et leur état de furie incontrôlable. Comme l’explique Vincent Samson, qui a consacré sa thèse à ce phénomène, le combat était une façon de montrer sa valeur, de se montrer exceptionnel, une forme de violence héroïque. (Samson : 23) Les termes comme hamnskiftare sont construits « à partir du mot désignant l’âme sous son aspect visible (Hamr), et évoquent une modification de l’apparence », ou plutôt « une modification de l’état psychique ». (25) Selon Eriksson, le berserkir « était une sorte d’idéal guerrier et un état violent de transformation dangereuse »[17]. (Eriksson : 122) Ils faisaient donc peur, mais étaient très utiles pour gagner des combats. Quand nos vampires mettent de côté leur humanité, ils ne changent pas de forme, mais leur visage change, les traits deviennent légèrement grotesques, ce qui peut être interprété comme une absence d’humanité dans les traits, ou d’âme pour revenir au mot hamr. Leur comportement devient clairement celui d‘un animal. Ils entrent dans un état de non-maîtrise qui correspond à celui des berserkir de l’ère viking.
Les particularités des monstres masculins sont traditionnellement une grande force et un tempérament colérique, mais aussi une forte envie sexuelle. (Eriksson : 91) Ceci s’applique aux vampires, dont la faim est souvent vue comme une faim sexuelle et le fait de sucer le sang d’une victime comme un acte sexuel. (Höglund : 328-329) C’est surtout Damon dans Vampire Diaries qui, au début, l’incarne et les scènes le montrant torse nu sont récurrentes. Il profite des femmes qui n’arrivent pas à lui résister. Tous les héros des deux séries attirent les femmes grâce à leur côté séduisant et dangereux. Le Viking également a longtemps été vu comme un monstre colérique, violent et viril et un danger pour les femmes qui se trouvaient sur son chemin ; en un mot : un prédateur sexuel. Mais en même temps, selon l’image romantique du Viking, la victime finit souvent par être séduite et une histoire d’amour commence.
La faim des vampires peut être mise en relation avec la société actuelle et ses idéaux physiques stricts. Le vampire humain souffre souvent de troubles alimentaires, explique Höglund. (235) Dans la société de consommation, les gens se trouvent devant des exigences impossibles. Le corps doit ressembler à un idéal, ce qui provoque une mauvaise estime de soi. (Höglund : 342-343) L’acte de se nourrir est lié à la culpabilité et le comportement de Stephan peut être décrit comme celui d’un alcoolique abstinent. S’il boit du sang humain, il ne peut plus s’arrêter. Il a un rapport boulimique à la nourriture et nombreuses sont les scènes où on le voit, le visage rempli de sang et entouré de victimes, honteux de tout ce qu’il a ingurgité. Un tel vampire humain qui perd le contrôle est ensuite en proie à des remords profonds. C’est aussi le cas d’Elijah (mais ce n’est pas le cas des femmes vampires, étonnamment). Damon et Klaus en revanche, n’essaient pas d’avoir un comportement humain parfait, mais s’acceptent tels qu’ils sont. Ils ne se nourrissent pas en cachette, mais s’assument. On constate chez le vampire moderne un dualisme entre le besoin de maîtriser ses besoins et l’envie de se lâcher, et ce, d’une façon païenne. (Höglund : 356) Il est intéressant de noter que les spectateurs semblent préférer Damon et Klaus à Stephan et Elijah, justement parce qu’ils profitent de la vie sans remords. Ils refusent de respecter les normes de maîtrise et de privations que le monde des hommes impose. L’idéal serait donc d’accepter sa vraie nature sauvage. Encore une fois, le pas vers les Vikings est facile à faire. Après la rage du combat suit une orgie de nourriture et d’alcool, c’est un élément important de ce mythe. Les Vikings étaient de bons vivants, qui savaient profiter de la vie et célébrer leurs victoires. La façon païenne de faire ce dont on a envie sans peur des réactions des autres est aujourd’hui vue comme enviable. À la fois le vampire et le Viking ont en cela quelque chose que nous avons perdu.
Dans la société actuelle, le besoin de suivre les normes pour s’intégrer dans la communauté est fort, mais en même temps il y a aussi l’envie d’être un individu, d’être unique. Les monstres dans la culture populaire reflètent « la méfiance des jeunes vis-à-vis du pouvoir et des normes dépassées. »[18] (Eriksson : 446) Cette différence recherchée correspond généralement à un besoin d’exceller, ce qu’à la fois le vampire et le Viking représentent. Comme le constate Régis Boyer, « le mythe viking débouche dans l’exceptionnel, le grand, l’exemplaire sous quelque forme que ce soit » (Boyer : 128) et les vikings sont « des braves un peu fous en même temps que de féroces individus ». (130) Nous retrouvons en effet chez nos vampires l’héroïsme et l’insouciance des Vikings en quête d’un destin exceptionnel.
En inscrivant les personnages surnaturels dans un imaginaire nordique, les auteurs continuent la transformation de l’image des vampires et vont au bout de ce que Bram Stoker a suggéré quand il parlait des ancêtres de Dracula. Les deux mythes, pourtant très éloignés au départ, ont évolué de façon similaire pour finir par se rapprocher, puis par s’unir de façon convaincante dans ces séries télévisées. « Il n’y a pas une créature nommée ‘Le vampire’ ; il n’y a que des vampires »[19], écrit Nina Auerbach, soulignant ainsi la constante évolution de cette figure. (Auerbach : 5) Le mythe viking a contribué à faire renaître le vampire dans la culture populaire, dans sa nouvelle forme plus humaine, mais aussi de nouveau plus violente. Ceci est lié à la force virile viking et au code d’honneur des personnages avec la punition de la trahison et la vengeance de sang comme phénomènes récurrents, notamment dans The Originals. L’impact de l’imaginaire nordique est plus important dans cette dernière que dans Vampire Diaries ce qui contribue à rendre la série dérivée plus sombre et plus complexe que la série mère. Les deux figures, vampire et viking, sont aujourd’hui perçues comme un idéal. Quand les deux sont personnifiés en même temps, quand l’envie sanguinaire du vampire est maîtrisée par le code d’honneur du Viking, un nouveau type de héros en ressort. Celui-ci représente la révolte contre la façon de vivre dans la société de consommation, car il échappe à la peur, aux normes, aux exigences physiques et autres, tout en incarnant le rêve de vivre pleinement et d’être exceptionnel.
[1] Des exemples célèbres de ce phénomène de revenants en Suède sont Bockstensmannen et Nikolaus Taksten. Ce premier est un homme tué au milieu du 14e siècle à Varberg. Quand on a retrouvé son cadavre curieusement bien conservé dans la tourbe en 1936, on a découvert qu’on avait voulu s’assurer qu’il reste enterré puisqu’il avait un grand pieu en chêne à travers le cœur. Nikolaus Taksten, un paysan tyrannique de l’île de Gotland, a été tué par les villageois pour ensuite revenir les hanter jusqu’à ce qu’ils le bloquent avec un bâton de runes et une cuillère en argent.
[2] Parmi les rares exemples, citons le roman Amorina de Carl Jonas Love Almqvist (1822) comportant un personnage vampire.
[3] Le roman a été porté à l’écran en 2008 sous le titre Låt den rätte komma in (Morse), puis en 2010, dans une version américaine, sous le titre Let me in.
[4] Un deuxième spin-off, qui représente la suite de ces deux séries, est diffusé depuis 2018 sous le nom de Legacies avec la fille de Klaus comme personnage principal.
[5] Sur le mythe viking, voir par exemple : Régis Boyer : « Sur le mythe viking en France » et Eric Eydoux : « Les littératures du Nord et le temps du paganisme », in Dragons et drakkars : Le mythe viking de la Scandinavie à la Normandie, Caen, Musée de Normandie, 1996, p. 125-134 ; 29-36 ; Notre dossier « Les Vikings : Quel héritage ? », Nordiques, n° 29, 2015 ; Jean Renaud : Les Vikings : Vérités et légendes, Paris, Perrin, 2019 ; Annelie Jarl Ireman : « Quand la littérature de jeunesse scandinave se met à l’heure viking : La reconstruction d’un mythe », Nordiques n° 39, 2020.
[6] Le terme de viking est utilisé pour l’ensemble des marins/guerriers partis « en viking » depuis les pays scandinaves, tandis que celui de varègue fait référence à ceux qui sont partis de la Suède actuelle vers l’Est, vers la Russie actuelle et jusqu’à Constantinople et Bagdad.
Pour en savoir plus sur l’histoire viking, voir par exemple Jean Renaud : Vikings : Des premiers raids à la création du duché de Normandie, Caen, Ouest-France, 2016.
[7] Dans la mythologie nordique, Freya est la déesse de l’amour et de la fertilité. Pour en savoir plus sur son rôle pour le seidr, voir Price : 68-69.
[8] Huginn et Muninn sont les deux corbeaux d’Odin (dieu de la sagesse et de la guerre) qui survolent le monde pour ensuite lui dire tout ce qui s’y passe. Dans la mythologie nordique, les corbeaux sont aussi des oiseaux de champs de bataille, possiblement des valkyries ayant pris la forme d’oiseaux.
[9] Thor, fils d’Odin et protecteur des hommes, provoque le tonnerre en tuant l’ennemi avec son marteau.
[10] Les sources principales nous donnant des informations sur la mythologie nordique sont L’Edda poétique et L’Edda de Snorri, les deux du XIIIe siècle.
[11] Klaus n’est pas le fils biologique de Mikael mais le résultat de l’infidélité de la mère, ce qui explique sa différence et son état d’hybride (vampire et loup-garou).
[12] Dans la mythologie nordique, Yggdrasil est l’arbre du monde, généralement interprété comme étant un frêne, restant vert toute l’année.
[13] Une skjaldmö était une jeune femme guerrière à l’époque viking, cf Lagartha dans la série Vikings.
[14] Hel, la déesse des morts, a une apparence double, à moitié belle et vivante, à moitié horrible et morte.
[15] Après leur mort au combat, les guerriers valeureux de l’ère viking étaient admis chez Odin à Valhalla où ils devaient se préparer pour l’ultime combat.
[16] « More than anything else, seidr seems to have been an extension of the mind and it’s faculties. » (notre traduction)
[17] « ett slags krigarideal och ett våldsamt tillstånd av av farlig förvandling » (notre traduction)
[18] « unga männsikors misstro mot makt och förlegade normer » (notre traduction)
[19] « There is no such creature as ‘The vampire’ ; there are only vampires. » (notre traduction)
AUERBACK, Nina. 1995. Our vampires. Ourselves. University of Chicago Press, 231p.
BOYER, Régis. 1996. « Sur le mythe viking en France », in Dragons et drakkars : Le mythe viking de la Scandinavie à la Normandie, Caen : Musée de Normandie, 137p.
ERIKSSON, Bo. 2016. Monster : En världshistoira om det skrämmande. Stockholm : Natur & Kultur, 494p.
HARRISON, Dick. 2002. Jarlens sekel : En berättelse om 1200-talets Sverige. Stockholm : Ordfront, 624p.
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HÖGLUND, Anna. 2011. Vampyrer : en kulturkritisk studie av den västerländska vampyrberättelsen från 1700-talet till 2000-talet. Umeå : Text och kultur, 460p.
SAMSON, Vincent. 2011. Les Berserkir : Les guerriers-fauves dans la Scandinavie ancienne, de l’âge de Vendel aux Vikings (Vie-XIe siècle), Lille : Presses Universitaires du Septentrion, 448p.
PRICE, Neil. 2019. The Viking way : Magic and mind in late iron age Scandinavia. Oxford : Oxbow books, 432p.
RENAUD, Jean. 2019. Les Vikings : Vérités et légendes, Paris : Perrin, 352p.
SIMEK, Rudolf. 1996. Dictionnaire de la mythologie germano-scandinave, tome 1, traduit de l’allemand par Patrick Guelpa. Paris : Les Editions du Porte-Glaive, 183p.
STOKER, Bram. 1992. Dracula, traduit par Jacques Finné. Paris : Pocket, 575p.
STURLUSON, Snorri. 2000. Histoire des rois de Norvège, traduit par François-Xavier Dillman. Paris : Gallimard, 720p.
STURLUSON, Snorri. 2015. L’Edda : récits de mythologie nordique, traduit par François-Xavier Dillman. Paris : Gallimard, 232p.
Ireman, Annelie (2020). « Quand le mythe du vampire rencontre celui du Viking ». Pop-en-stock, URL : [https://popenstock.uqam.ca/articles/quand-le-mythe-du-vampire-rencontre-celui-du-viking-le-monstre-devenu-un-heros-surhumain-dans-vampire-diaries-et-the-originals], consulté le 2024-12-11.