Saluons la naissance d’un magnifique blogue francophone consacré à l’étude des Simpsons!
«D’un côté, The Simpsons présente un comique “traditionnel” immédiat, qui tient tant à la réitération des gags et pitreries des personnages qu’à la fixité de leurs caractères. Nulle surprise dans ces personnages qui agissent conformément à ce que l’on attend d’eux. D’un autre côté, l’ironie engendrée par les multiples références que présente le cartoon est à ce point exacerbée qu’elle devient une composante essentielle de son appréciation, tant du point de vue comique qu’esthétique et théorique. Depuis les années 1970, voire 1960, les théoriciens de la fiction ont pris conscience que tout a déjà été dit, et qu’il est impossible de “faire du nouveau”. Or cette dénonciation constitue un leitmotiv sous-jacent de la série. Dans The Day the Violence Died, Roger Meyers Jr, accusé de plagiat, se défend avec un argument évidemment métatextuel: “If it weren’t for someone plagiarizing The Honeymooners, we wouldn’t have The Flintstones. If someone hadn’t ripped off Sgt. Bilko, they’d be no Top Cat. Huckleberry Hound, Chief Wiggum, Yogi Bear […]. Your honor, you take away our right to steal ideas, where are they gonna come from?”. La notion d’originalité est donc dissoute et la fiction ne semble plus pouvoir exister que dans la reprise ironique du passé. Une dimension ludique qui se trouve exprimée par le pastiche et la parodie, que des théoriciens comme Frederic Jameson ou Linda Hutcheon considèrent comme les procédés privilégiés du postmodernisme et que l’on retrouve dans le cartoon contemporain, et particulièrement dans The Simpsons, dont la caractéristique essentielle réside certainement dans le vaste univers référentiel qu’il présente, puisant indifféremment dans la culture de masse et dans la culture savante…»