Vient de paraître la première étude en langue française sur un des sous-genres les plus étonnants du cinéma populaire espagnol de la Transition démocratique, le «quinqui» (loubard ou voyou en argot). À mi-chemin entre la teensploitation des films de délinquance juvénile, le drame social néoréaliste, la sexploitation et la drugsploitation les plus éhontées, ce sous-genre d’une extrême vitalité entre les années 1978 et 1985 fut à la fois le reflet d’une véritable sous-culture dans la jeunesse du sous-prolétariat urbain et amplification de la propagande disciplinaire qui y voyait la confimation du «chaos» tant annoncé par le Generalisimo avant sa mort («Moi ou le chaos», aimait-il à dire).
Deux ans après la grande exposition consacrée à ce phénomène par le CCCB de Barcelone, Maxime Breysse (1984) vient de publier la première introduction francophone au sous-genre en travaillant sur quatre oeuvres du réalisateur le plus célèbre à s’y être consacré, Eloy de la Iglesia.
Le Cinéma «quinqui» selon Eloy de la Iglesia, Publibook, 2011, 170 pgs.
Pour ceux d’entre vous qui veulent en savoir plus sur ce sous-genre extrêmement transgresseur, voici un spécial de la TV espagnole consacrée au genre, mais aussi aux véritables délinquants qui en furent les modèles, et bien souvent les acteurs de leurs propres «biopics» dans la plus pure tradition néoréaliste (Jaro, el Vaquilla, etc.)
Vous pouvez aussi consulter une magnifique page entièrement dévouée au cinéma quinqui.