La collection « Cultures vives », publiée aux éditions Somme toute, est à la recherche de contributions pour son prochain ouvrage collectif!
En 2021, la publication du collectif Pour que tu mèmes encore. Penser nos identités au prisme des mèmes numériques aux Éditions Somme toute est venue poser un jalon important (en contexte francophone canadien à tout le moins) dans le développement de ce qu’il est maintenant convenu d’appeler la mémologie. Ce champ de réflexions interdisciplinaires, au confluent des études littéraires, de la sémiologie, de la linguistique, de l’analyse du discours et des sciences de l’information et de la communication, s’intéresse en effet à l’étude des mèmes tels qu’ils sont créés, partagés, modifiés, commentés et archivés via les réseaux de communication socionumériques. Le nouvel ouvrage collectif aujourd’hui envisagé, intitulé préliminairement Tu mèmes-tu ? Propriétés et spécificités de la mémésphère québécoise, entend s’intéresser plus précisément à l’analyse des mèmes circulant exclusivement dans le contexte des cultures numériques québécoise et franco-canadienne.
Sur le plan de la forme ou du contenu, en termes de technographisme, qu’est-ce qui singularise, en effet, les mèmes francophones produits au Québec et au Canada ? Dans quelle mesure leur origine, leur histoire ou leur viralité diffèrent-elles de celle des iconotextes mémétiques de langue anglaise (véritable lingua franca des échanges sur le Web et pour lesquels les archives disponibles via l’encyclopédie folksonomique Know Your Meme servent déjà de repère), mais aussi des créations venant de la France ou d’ailleurs dans la francophonie ? Plus exactement, quelles propriétés distinctes possèdent, entre autres, les publications d’un Mèmes Fruiter et de ConneriesQC, celles de comptes Instagram québécois (Des mèmes gais) ou fransaskois (frskmemes) ou celles de pages Facebook comme Memes franco-ontariens par la bouche de mes canons ou Tu-mèmes tu ? (à qui le titre du présent ouvrage, on l’aura compris, entend faire un viral clin d’œil) ? Quelles spécificités nous révèlent les Star Wars Kid, les Guylaine Gagnon, les Normand Marineau, les Sauf une fois au chalet et autres Tequila, Heineken, pas l’temps de niaiser typiques de ce qui constitue désormais la mémésphère québécoise et franco-canadienne ? Y a-t-il finalement une sémiotique, une poétique, voire une esthétique, propres aux mèmes de langue française produits dans la province et au pays ?
Les textes complets en français (entre 30 000 et 50 000 caractères espaces compris, soit environ 5 000 à 8 000 mots) avec références bibliographiques et notice biographique seront soumis en format Word par courrier électronique à Stéphane Girard (stephane_girard@uhearst.ca), directeur du collectif et professeur dans le cadre du programme en Sciences humaines et sociales interdisciplinaires de l’Université de Hearst (Ontario), avant le 30 juin 2025. Des captures d’écran de mèmes peuvent également être jointes à l’article soumis, mais elles doivent demeurer circonspectes et s’en tenir, à titre d’exemples visuels venant appuyer l’argumentaire, à l’essentiel. Un avis d’acceptation ou de refus de la publication sera communiqué avant le 1er septembre 2025, et ce, en prévision d’une sortie de l’ouvrage en 2026.
Les réflexions, interdisciplinaires de nature, devront principalement mobiliser les études littéraires, la sémiologie, la linguistique, l’analyse du discours ou les sciences de l’information et de la communication. Les contributeurs et contributrices sont invité·es à se conformer au protocole éditorial des Éditions Somme toute. Quant au ton employé pour la rédaction de sa contribution, il est attendu que celui privilégié dans les autres publications de la collection « Cultures vives » – accessible, mais rigoureux – soit respecté également. Prière, enfin, d’y employer exclusivement le lexème francophone « mème » et nom le terme anglophone meme.
La version originale de l’appel publié sur Fabula ici.
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La collection « Cultures vives » rassemble des essais consacrés à l’étude des œuvres, des pratiques et des phénomènes relevant de la culture populaire. À l’intersection de l’intime et du politique, de l’imaginaire et de la marchandisation, du divertissement et de la réflexion, elle sollicite des angles d’approche disciplinaire multiples, diversifiés et complémentaires. Dans le souci de démocratiser l’examen critique de ces enjeux, les ouvrages publiés dans la collection privilégient la vulgarisation tout en préservant la rigueur intellectuelle du travail de recherche scientifique afin d’explorer la culture populaire dans toute sa richesse, toute sa complexité et toute sa vitalité.
La direction littéraire de la collection est assurée par Megan Bédard et par Stéphane Girard.
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Bibliographie indicative